15/06/2017 - S’aimer – discussion avec G.


Il y a deux marches, deux étapes, pour s’aimer soi-même. La première, évidente, tient à aimer ce que l’on a d’aimable – c’est-à-dire consiste à le repérer, à savoir ce que de moi je trouve bien, bon, aimable – selon mes goûts aussi, selon les goûts des autres aussi. C'est une honnêteté qui n'est pas si facile. 

La seconde marche à gravir, c’est de reconnaître, sans concession, et d’accepter ses défauts. Pas de les aimer : c’est une idée qu’on entend souvent, aimer ses défauts et ceux des autres. C’est idiot, je crois : si on les aime c’est très exactement la définition de la complaisance. Mais il faut les assumer suffisamment pour, par exemple, pouvoir en rire – c’est-à-dire créer l’espace, le « jeu », pour en jouer, pour s’amuser avec pour les montrer aux autres et aussi, désamorcer leur effet néfaste, ou aider les autres à s’en défier lorsqu’ils surgiront, à nous avertir quand on aura dépassé les limites, à ne pas confondre nos défauts avec notre personne. C’est une erreur, à mon sens, que de croire que reconnaître nos défauts nous aidera à nous en débarrasser. Cette reconnaissance, si on va bien, peut aider à combattre, amoindrir nos vices – mais lorsque nous irons trop mal à nouveau, lorsque nous baisserons la garde, la plupart de nos défauts, qui sont le tissu de notre étoffe au même titre que nos qualités, reviendront avec plus ou moins de vigueur. Mais au moins : pouvoir les montrer en riant, à nos amis qui peut-être alors reconnaîtront à cette lumière légère les leurs, je crois que c’est là le début de l’amour de soi – qui est toujours, toujours, le point de départ du véritable amour de l’autre. Être vis-à-vis de nos pires côtés, non pas permissifs, mais compréhensifs, comme des parents qui savent que leur enfant est un peu « difficile ».

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